VeryElle ou TooMuchElle ?
Une blogueuse attentionnée m'a annoncé récemment que le nouveau hors-série proposée par Elle, le VeryElle, consacrait un article sur l'électroménager de luxe. Je me suis donc empressée d'acheter le magazine et de lire ce fameux reportage.
Première constatation : l'électroménager a de la chance car il bénéficie d'un véritable texte et on ne peut pas en dire autant du reste de l'ouvrage. Chez VeryElle, on regarde mais on touche pas...le fond des choses. Comprenez par là que vous n'allez pas avoir une indigestion de texte.
Deuxième constatation : VeryElle a demandé au photographe anglais Martin Parr, spécialiste du kitsch, de mettre en scène les appareils électroménagers. Je me disais bien ! C'était trop beau pour être vrai ! L'électroménager n'a sa place dans un hors-série de Elle que s'il est traité de façon distante et un peu moqueuse, d'une manière de dire qu'on n'est pas dupe chez VeryElle, un aspirateur ne remplacera jamais un collier de diamants !
Troisième constatation : je lis le premier encart "Le plus beau cadeau que vous puissiez faire à votre femme de ménage". Inconsciemment, je me retourne, histoire de voir s'il y a une dame derrière moi parce que mon VeryElle doit s'adresser à quelqu'un d'autre. Je l'avoue, je n'ai pas de femme de ménage ! Du coup je me demande si j'ai le droit de lire la suite ?
Quatrième constatation : Je brave l'interdit car mon devoir électroménager est plus important et je me lance dans le corps du texte. Je me rends compte que mes constatations antérieures étaient justifiées : Electroménager de luxe, que nenni ! Il s'agit plutôt d'une étude de moeurs de la bourgeoisie parisienne qui, vous vous en doutez, sont bien loins de mes moeurs à moi : Comment faciliter la vie de mes domestiques ? Pourquoi ne pas occuper mes journées en vendant de l'électroménager de luxe à mes autres amies desoeuvrées ? Nespresso, les "pauvres" en ont, où trouver une expresso vraiment pour riche ?
Finalement cet article résume bien le grand combat intérieur du VeryElle : comment parler du luxe voire de l'ultra luxe à des lectrices qui elles ne vivent pas forcément dans les palaces et hôtels particuliers (sinon pourquoi éviter de mettre le prix des souliers Prada ou du pull Chanel) ? Obligé de flirter entre l'autodérision et le culte du luxe à la française, le VeryElle finit par s'emmêler un peu les pinceaux. Sauf que nous, on n'est plus dupes !